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C’est la fin de mon petit retour en Savoie. Il me reste une dernière journée pour profiter pleinement de cette rivière que j’aime tant, et retrouver mon Jeannot. Pour ceux qui ne le connaissent
pas, mon Jeannot, c’est un peu mon grand père, mon ami, mon prof, mon mentor, mon tellement de choses que la langue française n’a pas trouvé de mot pour décrire tout ce qu’il est à mes yeux. Jean
Avril est une véritable référence dans le petit monde de la pêche en Rhône-Alpes. Il est un observatoire des rivières à lui tout seul, connaît chaque pierre et chaque souche sur le Guiers qui
pourrait héberger un poisson. Je souhaite à tous les gônes (gamins) de la Terre qui souhaiteraient apprendre à pêcher de connaître une personne comme lui.
Aujourd’hui c’est notre journée à tous les deux, qui sera aussi l’occasion pour moi de retrouver notre copain Baby, saxophoniste-moucheur, poète haut en couleurs. Les chances de voir sortir un poisson gober sont maigres, du fait de la température très basse de l’eau. Malgré ces conditions difficiles, mon héron en chef a quand même réussi, la veille, à faire un poisson de 45cm en sèche, sur une éclosion de brune de Mars. Il est donc permis de rêver.
Nous attaquons sur un secteur en aval de Pont de
Beauvoisin. Après un petit casse-croûte improvisé par Baby, je commence ma prospection au poisson nageur, vu qu’il ne se passera rien à la mouche jusqu’à ce que les premières brunes pointent le
bout de leurs ailes. J’attaque avec mon Squad Minnow 80, dernier survivant du weekend de pêche dans les arbres. Le parcours est vraiment magnifique, mais au bout d’une heure et demie de pêche, le
constat est clair : pas l’ombre d’une nageoire. Un petit groupe de chevaine excitera quand même mes instincts prédateurs, mais ils resteront totalement indifférents à mon Chubby. Je bats en
retraite et retrouve Jeannot, l’éclosion de brunes ne devrait pas tarder de commencer.
Malheureusement, à part quelques photos, nous ne prendrons définitivement rien. L’éclosion est un peu trop diffuse pour sortir une truite de sa torpeur. Ce sera en revanche l’occasion rêvée de faire un bilan sur l’état actuel du Guiers, ce que nous avons appris de toutes les années d’efforts faits par les AAPPMA, et ce que nous pourrons faire à l’avenir. Je réserve le contenu de cette discussion à un éventuel article plus complet sur le sujet, et préfère vous livrer le bonheur procuré par ces échanges inter-générationnels. Ecoutons nos aînés, ils ont tant d’expérience à nous transmettre… Petite note tout de même, nous nous trouvions juste à la sortie d’une station d’épuration toute neuve, qui traite les eaux qui se déversaient jusqu’à présent directement à la rivière. Les choses évoluent, et ça, ça fait vraiment du bien.
Nous tenterons une petite excursion sur le secteur de St Genix-sur-Guiers, qui sera l’occasion de voir quelques ombrets en activité. C’est toujours plaisant de voir un gobage sur un grand lisse…
Notre journée s’achève, et Jeannot me ramène chez moi. Mais j’ai un profond sentiment d’inachevé, il faut que j’aille faire un tour aux leurres dans Pont de Beauvoisin. Dimanche dernier j’ai fait bouger un joli poisson de plus de 40, et il reste quelques arc-en-ciel. C’est finalement à la Passerelle qu’il me déposera.
Il ne me reste pas beaucoup de temps avant que la nuit tombe. Je peigne le secteur habité par les surdensitaires mais celles-ci sont bien timides après le carnage du weekend. Je décide donc de me concentrer sur la zone où j’ai vu bouger mon poisson 2 jours avant.
Mon Squad dodeline gentiment dans l’eau froide. Sur ce secteur, la rivière est très large (~40m), et les caches se trouvent sur les dix premiers mètres de la berge d’en face. Je me régale des oscillations incitatives de mon poisson nageur, et je me prends à rêver d’une attaque fulgurante.
Et c’est fou comme les choses peuvent être surprenantes quand on s’y attend le plus. La ballade séductrice de mon leurre est interrompue en un éclair par une attaque des plus franches. Pendue !! La truite se contorsionne en tentant de s’enrouler dans le fil, manœuvre de libération peu efficace compte tenu du diamètre du bas de ligne. J’en profite pour imposer un pompage autoritaire, désorientant la sauvageonne qui ne parvient pas à trouver refuge. Car il est bon de rappeler qu’à l’heure où la défense du blackbass est plébiscitée, celle de la truite n’a pas grand chose à lui envier. La belle se rend et c'est encore un superbe poisson de la rivière de plus de 40cm.
Toutes mes excuses pour la qualité des photos, mais il est difficile de faire du Enzo Minardi avec un téléphone portable, tout seul.
Ma dernière conquête du Guiers retourne sur son territoire, et je salue le pont François 1er avant mon départ.
J’ai passé quatre jours chez mes parents, avec pour but de retrouver ce que j’aime, et ramener du rêve. Sur tous les plans, missions accomplies.
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