Non, quand même pas. En plus on ne s’est même pas coupé un bras. Mais 24h, c’est déjà pas mal. C’est le temps qu’a duré la dernière session PCBfishingteam, du réveil au couché, et sous quelques
aspects, ça ressemblait un peu à une session survie.
Il est 3H30, Samedi 2 juillet, quand le réveil vient interrompre ma nuit d'ores et déjà trop courte. Une énorme journée nous attend, Cyril et moi-même, une énorme journée privilégiée au Moulin de
Sauvage. Autant dire une journée qui mérite bien qu’on se secoue un peu à des heures indécentes. Les affaires sont prêtes dans la voiture, et il n’y a plus qu’à partir, il est 4h. Première étape,
je décolle d’Amiens pour rejoindre Cyril à Mitry-Mory à 5h45, et charger la pauvre petite Micra vert pomme de ma chère et tendre qui n’en demandait pas tant. Deuxième étape, direction
St-Just-Sauvage, le fief de notre ami Vincent de Bruyne, qui nous attend de pied ferme.
A peine arrivés sur le pont à l’aval du moulin, nous apercevons une grosse arc et un broc de 65. Ca sent plutôt bon, mais ça, on en attendait pas moins. Il est 8h, et heureusement que
l’hospitalité naturelle de notre hôte le pousse à nous offrir un bon café, parce que honnêtement, il va y en avoir besoin (ce sera notre seule source de caféine de la journée, étant donné que
j’ai bien évidemment oublié le coca de Cyril… boulet.).
Nous opérons le transfert de l’intégralité de notre matos leurre/mouche dans la pauvre barque du Moulin, sous le regard désespéré de Vincent. Ben oui, comme on ne va pas à la pêche très souvent,
et encore moins au Moulin, on a tout pris, de peur de manquer de quelque chose… Mais honnêtement ça aurait pu être pire, par endroit on voyait même un peu le fond de la barque. Au menu
aujourd’hui, on a donc en plat principal une casting H chacun, montée avec the future lure of the day, un Jerky J Swim 7’’. Mais attention, pas n’importe lequel : les brocs ici ne répondent qu’à
l’appel de Vincent, Cyril a donc écrit son prénom sur son leurre au feutre. On verra si ça fait la diff.
En hors d’œuvre, une canne montée au spinner, deux cannes au stream, et en dessert… une petite spinning avec un live baby shad pour rafler tout ce qui est zébré !
Nous entamons la descente, et après une petite phase d’adaptation des montages, nous touchons nos premiers brocs. J’ouvre le bal en ratant un poisson correct de 60 sur un Jerky J Swim en 7’’
monté en texan, et Cyril enchaîne direct derrière avec un poisson attaqué à vue ! Petite frayeur au décrochage, lorsque le triple du stinger est venu se ficher dans sa paume… pour en ressortir
immédiatement, mais cela lui vaudra quand même une bonne chair de petit poulet pendant la demi-heure d’après. Je décapote quelques postes plus tard, avec un poisson de 45, qui n’aime pas les
photos. C’est un véritable panard, toutes les attaques se font à vue, on est tous les deux avec Cyril, sur notre navire, la rivière est juste magnifique… c’est le bonheur.
Cependant, la suite va être un peu plus pauvre halieutiquement parlant, mais très, très riches en conneries. L’usage du moteur électrique à l’arrière du bateau pour contrôler la dérive n’est pas très recommandé, du fait de l’alternance des profonds et haut-fonds sur le parcours n’autorisant pas de le laisser toujours dans l’eau. De plus, la fixation du moteur est un peu fragile, ce qui n’encourage pas Cyril à forcer le zèle et monter/descendre le moteur toutes les 5min. Du coup, la majeure partie de nos dérives portées par le courant se termine dans la ripisylve de la berge d’en face. Le bateau se transforme rapidement en hutte à canard, avec toutes les branches qui jonchent à présent le sol. L‘approche des postes devient laborieuse, et la pêche passe rapidement au second plan face à l’activité accro-branche du moment. Mais on s’en fout, on est bien, il fait super beau, Cyril plonge pour décrocher son leurre avec masque et tuba, on repart, on termine encore dans les arbres, avec des épines cette fois… Cela apparaît comme une évidence que cette rivière ne se pêche pas en barque, et que le top reste le canoë, choix qu’a fait Vincent pour guider ses clients. Bon, au bout d’un moment, ce serait pas mal qu’on rejoigne la Seine pour pêcher un peu, et avoir moins à se préoccuper de ne pas finir à la baille. Cyril, déterminé à ne rien laisser passer, arrive quand même à faire un petit poisson, sur une dérive à 100 à l’heure !
Aaahh, enfin voilà la Seine. Et un beau banc de nénuphars sur la droite qui nous accueille. Ni une ni deux, Cyril expédie son shad à la lisière du poste, et prend une cartouche nette et sans bavure. C’est un joli poisson d’un peu plus de 70 qui nous rejoint à bord, après avoir mis fin aux jours du Jerky J Vin’s.
Voilà de quoi nous récompenser de la descente en bateau en mode commando. Nous attaquons maintenant sereinement la Seine, beaucoup plus large que la Sauvage et plus facilement navigable. Les
postes sont magnifiques, on voudrait en voir sortir un tous les mètres. Ca et là nous topons quelques perches, qui viennent combler les sections sans touches. Je tente une session mouche, mais la
dérive du bateau, la densité un peu trop faible de mes streamers combinée à la configuration trop verticale des postes me fait abandonner.
Je commence à plier un peu sous le poids de la fatigue, et l’animation de mon shad me coûte un peu trop. Cyril me ressort alors un conseil avisé de Vincent : « Sinon, essaye de les faire sortir
au B’Freeze ». Ca c’est parfait, j’ai bien besoin d’une pêche un peu plus mécanique pour retrouver un peu des forces. Et quelques lancés plus tard, paf ! Merde, raté ! relancé, re-paf ! Re-raté !
P…in, c’est pas vrai ! Dernier lancé, persuadé qu’il ne reviendra pas, et re-re-paf, ce coup-ci pendu. Ouf, c’est pas gros (à peine 50), mais ça fait du bien de se faire secouer un peu la
canne.
Cyril prend un autre poisson un peu plus bas. Un peu sonné par le combat, le broc se pose au fond dans l’eau claire. Le coquin enfile alors la combi et les palmes, et en profite pour réaliser une
petite séquence vidéo subaquatique de toute beauté (bientôt sur vos écrans !!).
Jerky J Vin’s est mort, vive Jerky J Vin’s 2 !
Il est 18h30. Nous rejoignons finalement l’Aube, non sans une petite session décrochage supplémentaire avec les palmes. Et cette embouchure se révélera un poste très productif pour cette fin de
journée, à coup de Live Magic Shad dans les nénuphars et de Jerky J Swim en texan dans les bancs d’herbiers. Enfin… Productif en touches, car les 4 poissons que Cyril aura pourtant ferré avec
enthousiasme se sont décrochés. Le dernier s’est même permis une attaque sous le bateau alors que Cyril était au téléphone avec sa bien-aimée. La malheureuse a pour le coup perdu l’usage de son
oreille suite au cri de rage de notre pêcheur désabusé. Elle ne lui en a même pas voulu, et a proposé gentiment et habilement « je vais te laisser, ça ne passe plus très bien… » Si si ça passe
très bien Kathy, c’est ton organe auditif qui est HS, bien légitimement.
La soirée pêche se termine en douceur parmi les superbes bancs d’herbiers de l’Aube, mais dans le calme d’un cessez-le-feu consommé entre nos leurres et les poissons. Vincent nous récupère, et
pour le remercier, Cyril lui offre sa plus belle prise du jour…
Oui oui, c’est bien une canne à leurre !!! Les histoires de mon pote, elles sont magiques. Il n’y a que lui pour pêcher deux cannes en une seule semaine. Et en plus, celle-ci, contrairement à ce
que la photo suggère, c’est avec son leurre qu’il l’a prise, pas en plongeant !! Non je vous dis, c’est un truc de grand malade ce garçon.
Après une journée pareille, rien ne vaut la paix du Moulin pour se détendre, autour d’un super hamburger-becue (pour ceux qui ont du mal à suivre, c’est un hamburger au barbecue :P ). Je m’amuse
à faire quelques lancés avec la 14’ #9 dans le grand trou à l’aval du moulin, les discussions vont bon train, on est un peu à la maison…
Enfin presque à la maison, parce qu’Amiens et Mitry, ce n’est quand même pas la porte à côté. Décollage à minuit, passage à Mitry pour déposer Cyril, et enfin, retour à la maison, non sans
quelques arrêts pour se maintenir éveillé, puis ouvrir la porte sans bruit avant de me glisser dans notre lit. Il est 4h du matin, Dimanche 3 juillet. Fin de la session.