Féline

Sauvages, élégantes, félines. Les truites de souche méditerranéenne sont vraiment des poissons fantastiques. Une grosse tête fendue d’une large gueule de prédateur puissant, des nageoires bien dessinées, un corps élancé, une robe chaude marquée de ces célèbres zébrures caractéristiques font de ce poisson la panthère des rivières. Embusquée sous un obstacle, ou postée dans une veine d’eau, elle fond avec une vitesse impressionnante sur les proies qui passent sur son territoire. Contrairement aux poissons surdensitaires, des générations de sélection naturelle et la vie dans les eaux courantes l’ont doté d’une précision redoutable à l’attaque. Si elle se déplace, ce ne sera pas pour rien.

Et non contente de susciter l’admiration de l’amoureux de nature, son régime alimentaire et son habitat permettent de la traquer une grande partie de l’année avec des techniques variées, comme le toc, la grande coulée, les leurres, le vairon et bien sûr, la mouche. Elle est donc le partenaire halieutique parfait pour un fou de leurre et de mouche que je suis, autant pour ces violentes attaques aux leurres et au streamer que pour sa délicatesse et sa méfiance en sèche et en nymphe.

A l'approche de l'ouverture, je vous invite à me suivre sur une session de l'année dernière, sur la fantastique Rivière d'Ain. Malheureusement le manque de photo m'a rendu un peu bavard, mais j'espère que certains d'entre vous se prendront au jeu...

Après plusieurs années où j’ai privilégié la pêche du brochet, l’envie de renouer avec ce poisson grandissait avec l’approche de l’ouverture, et du retour aux rivières de ma région. Avec en plus, dans mes affaires, un matériel performant pour la pêche aux leurres… des leurres offrant pour le moucheur quasi exclusif que j’ai été la possibilité de s’attaquer plus facilement à de gros poissons, lorsque les eaux sont hautes et que l’activité des invertébrés est faible. Et quand on connaît les populations de truites de Rhône Alpes, et en particulier de la Bienne et de la rivière d’Ain, on se prend vite à rêver à des rencontres exceptionnelles. Les truites de 50cm sont des captures assez courantes sur ces rivières.

Le weekend de l’ouverture, mes potes Joseph, Ben et Nico ont fait quelques jolis poissons, dont ce spécimen très représentatif de 49cm. Rien de tel pour attiser mon envie, après 4 jours de pêche intensive sur ma rivière natale (!), le Guiers. Rendez vous est pris pour le week end du 28 et 29 mars, avec préparation intensive, recherche de leurres et prise d’informations sur la tendance de l’activité sur la rivière. Pour cela, mon informateur sur place, Joseph, est au top. Au bord de l’eau tous les jours, excellent observateur et doté d’une soif de connaissance sans limites en ce qui concerne la pêche et la nature, c’est lui qui a été mon guide pendant ce week end. C’est donc armé de DD squirrel 79 et de toute une gamme de leurres Sébile prêtée par Yann (Koolie minnow avec différentes bavettes et Stick shad) que je débarque vendredi 27 dans l’après midi, à Bourg en Bresse. La partie peut commencer.

Présentation de l’équipe

Notre guide et meneur, Joseph Benil. Travaille dans l’aménagement des rivières pour la région. Passionné de nature, un bon caractère bien bourru, il passe sa vie au bord de l’eau. Peu d’entre nous peuvent dire qu’ils sont capables de se lever deux jours d’affilés à 5h du matin, en comptant un capot le premier jour. C’est aussi et surtout un mec qui réfléchit, et qui aimerait voir la gestion des rivières évoluer.

Mon pote depuis des années, Benjamin Trottet. Poète close to nature, prince du calembour, on a passé des soirées complètes à l’internat au lycée à monter des mouches tous les deux. Travaille aussi dans l’aménagement des rivières, a été vendeur à Pacific Pêche, et aimerait bien passer sa formation de guide de pêche. Avec Joseph, ils parcourent la région à la recherche des truites et des becs.

And last but not least… Simba. Yann m’avait dit que c’était une expérience forte de pêcher à côté des ours, mais je ne m’attendais pas à en trouver au bord de l’Ain. 40kg de muscles et de pas mal de poil qu’il aime disperser un peu partout et en particulier dans la voiture. Il ne quitte jamais Joseph. Un malamut superbe, qui pue un peu, mais qui est vraiment une crème. Mon petit coup de foudre.

Termes spécifiques et outils technologiques

Mamaillon : terme familier, voire affectueux, assez explicite pour désigner nos amis pêcheurs à bouteille de rouge et gros vers de terre. Signe particulier : possède un torchon pour tenir son poisson et un panier pour le conserver. Comportement : se nourrissant de poisson, généralement grognon, le mamaillon a pour essence de ne pas évoluer. Ni au bord de la rivière, ni dans sa tête.

Meteox : site web où sont mises à disposition des mesures de radar de pluie sur l’Europe et en particulier la France. Permet de voir l’évolution des précipitations au cours des dernières heures, et d’évaluer le risque de se prendre une rince durant celles qui viennent. Très bon complément des prévisions météos (voire bien meilleur). link

Google earth : déjà connu par la plupart d’entre nous (présenté par Yann dans Brochet-Sandre), formidable outils pour préparer les sorties. Une mine d’or.

Fin de la première partie.